On a besoin de psychologues dans nos écoles!

https://www.journaldemontreal.com/2021/01/29/on-a-besoin-de-psychologues-dans-nos-ecoles

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Il était une fois des psychologues qui faisaient de la psychothérapie dans les écoles. C’était autrefois, il y a 45, 35 ans, peut-être même 25 ou 15 ans, dépendamment des écoles. Maintenant, ces services sont presque inexistants. Pourtant, l’école est un milieu tout indiqué pour les interventions psychothérapeutiques. Celles-ci ciblent entre autres les problèmes d’anxiété et de découragement, fréquemment vécus par les jeunes, et tout particulièrement dans le contexte de la pandémie actuelle.

Les enfants passent beaucoup de temps à l’école. C’est dans ce milieu de vie qu’un psychologue peut le plus facilement observer les enfants en relation avec les autres, détecter leurs problèmes d’apprentissage et de comportements, et également traiter leurs troubles d’anxiété, de dépression et toutes autres difficultés psychologiques.

Chaque école devrait pouvoir offrir des services psychothérapeutiques, normalement en présentiel ou en télé-pratique dans des contextes particuliers comme celui que nous vivons présentement. Mais, encore faut-il que les conditions de travail y attirent les psychologues. Or, certains facteurs y font obstacles.

La durée des études vs le salaire en milieu scolaire

Depuis 2006, pour être psychologue, il faut obligatoirement obtenir un diplôme de doctorat. Ce qui implique 3 ans d’université pour faire le baccalauréat, et 4 à 7 ans supplémentaires pour compléter les cours doctoraux, les stages requis et…la thèse. Donc, au total 7 à 10 ans d’études universitaires pour devenir psychologue. Or, dans les écoles primaires et secondaires, un psychologue se voit offrir un salaire initial d’environ 48,000$, ce qui est peu attrayant pour quelqu’un qui a dû étudier si longtemps et accumuler beaucoup de dettes. Et cela, sans pouvoir faire de traitements psychothérapeutiques.

Pourtant, la grande majorité des étudiants, qui rêvent de devenir psychologues, aspirent à faire des psychothérapies. Or, les ratios psychologues-écoles permettent à peine de pouvoir faire toutes les tâches d’évaluations psychologiques et de mises en place de plans d’interventions. Ils ne permettent pas de suivre des élèves en psychothérapie, même si celle-ci est de courte durée.

Des solutions

D’abord, comme le réclament les psychologues en milieu scolaire, il faut augmenter leur salaire. Investir dans la prévention et la guérison des problèmes psychologiques chez les jeunes, c’est énormément rentable à tous points de vue pour une société.

Ensuite, ce serait assurément souhaitable que les universités recréent les programmes de maîtrise en psychologie et que l’obtention de ce diplôme puisse permettre de porter le titre de psychologue. Ceci aurait pour effet d’attirer des jeunes qui aimeraient être psychologues, mais qui se détournent de cette profession parce que la longueur des études pour y parvenir les décourage.

Et pourquoi ne pas créer un programme de maîtrise qui soit spécifique au milieu scolaire comme il en existait il y a plusieurs années?

Ce nouveau programme viserait à outiller les psychologues pour répondre aux besoins d’évaluation des troubles d’apprentissage, des déficits intellectuels et neurologiques, de problèmes d’adaptation comportementale, etc. Et leur formation les rendrait aptes à fournir des services psychothérapeutiques aux jeunes, dans leur milieu de vie et sans d’attente.

Dans les écoles, il faudrait aussi offrir plus de services dispensés par d’autres professionnels (orthopédagogues, orthophonistes, travailleurs sociaux, sexologues, etc.), toute une équipe pour prendre soin des jeunes et leur permettre de grandir sans trop de soucis, ni trop de chagrins !!!

Parlons-en au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, à la ministre de l’Enseignement supérieur, au ministre de l’Éducation, au ministre des Finances et au Premier Ministre évidemment! Celui-ci, avec sa personnalité de bon papapour les Québécois, pourrait sûrement promouvoir la réalisation de ce projet progressiste et bienveillant!

Dre Lise Marcotte, psychologue, D.Ps., M.Ps. (psycho), M.A.(sexo)

Longueuil, le 29 janvier 2021


Pour du soutien psychologique dans les écoles : les jeunes ont besoin de parler

https://www.qub.radio/balado/politiquement-incorrect

Entrevue à Qub Radio avec Richard Martineau et la Dre Lise Marcotte, psychologue, le 29 janvier 2021 :

Il manque de psychologues dans les écoles pour aider nos jeunes. Comment les accompagner face à l’anxiété que génère la pandémie ?